Wednesday, October 3, 2007

Michelle Grangaud

née en 1942 a été cooptée membre de l’Oulipo en 1995. Spécialiste incontestée des anagrammes, auxquels elle a consacré plusieurs ouvrages, elle est la créatrice de la contrainte sexagrammatine et de celle de l’« avion »(abréviation de «abréviation »). Ses contraintes de prédilection font intervenir les lettres et les nombres, mais certains ouvrages, comme État-civil, fonctionnent sur l’inventaire, le classement et la redistribution. Elle est membre du Comité de rédaction de la revue Poésie.

Oeuvres:

Mémento. Fragments : anagrammes, P.O.L., 1987.
Stations, anagrammes, P.O.L., 1990.
Geste, P.O.L., 1991.
Jours le jour : chronique, P.O.L., 1994.
On verra bien, Plurielle, les Guère Epais, 1996.
Poèmes fondus (Michelle Grangaud) - P.O.L Editeur 1997

État-civil, P.O.L., 1998.
La bibliothèque de Poitiers, avec Jacques Jouet et Jacques Roubaud, La licorne, 1998
Souvenirs de ma vie collective: sujets de tableaux sans tableaux, P.O.L., 2000.
Calendrier des poètes, P.O.L, 2001
Calendrier des fêtes nationales, P.O.L, 2003.

yeux, de Josée Lapeyrère, Michelle Grangaud, Liliane Giraudon et Anne Portugal


Derrière les murs, la végétation

tire alors le vent gris émeraude
tare le geste à l'envers du miroir
sa géode meurtrit la lèvre riens
degrés le taire vient la morsure
l'arrêt de mort il neige se sauver
se lire regrets de l'amour native
reste d'ailleurs amorti en vergé
sa margelle étreintes du revoir
suer matelots le dernier rivage
être l'image dans le rétroviseur
taire la mer nervurée les doigts
l'arrêt de vie les mûrit on s'égare
l'insolite durée germe à travers
le regard et l'iris s'ouvre entamé -
l'été surgi de la vitre a serré mon
rêve l'étrangeté lasse du miroir
et si le rosier l'a vêtu, grand-mère,
sa trame l'univers roide et léger
mélange les rivières ta rue dort.
Dès la migration reste le rêveur.